Est-ce que tu peux nous dire qui tu es ?
Je m’appelle Clément Cattai, 35 ans. J’ai un handicap dû à un accident qui s'est passé en 2000. J'ai eu cinq lombaires cassées, je suis devenu paraplégique, et suis resté plusieurs mois dans un centre de rééducation pour réapprendre à marcher.
Je n’ai jamais cru que j’allais rester dans un fauteuil roulant. Aujourd’hui ma béquille ne me quitte jamais, j'ai mon fauteuil personnel dans la voiture pour les longues distances. J’ai encore des séquelles au niveau du dos car j'ai subi trois opérations très importantes dont la dernière en 2015 pour une arthrodèse.
Je vis avec la douleur, avec laquelle on s'habitue (malheureusement). Je suis en sevrage de médicaments car j’en ai eu pris beaucoup pendant 17 ans (contre la douleur mais en surdosage). J’ai travaillé pendant 11 ans comme concepteur cuisine sur Anglet. Avant l’accident j’étais très sportif, je faisais du rugby, du surf, du ski, tous les sports de glisses. J’aime toujours les sensations fortes.
T’as été victime d’un accident qui t’a laissé handicapé mais t’as tout le temps le sourire. Est ce que tu as un petit mot pour les gens qui vivent une période difficile ?
Pour les personnes qui vivent des moments difficiles comme ceux que j’ai vécus, il faut être positif même si c’est dur mais ne jamais regarder derrière. Le passé reste le passé, on doit vivre le moment présent et voir dans le futur en se disant que demain, j’irai mieux. Effectivement mes rêves de faire du sport se sont envolés mais la vie continue et il faut trouver des alternatives pour s’occuper et vivre un nouveau départ.
Rester positif et vivre le moment présent.
D’abord paraplégique, tu t’es battu pour réapprendre à marcher. Quels sont les rêves qui te motivent à avancer ?
Je ne crois plus aux rêves mais je crois en moi, voilà ce qui me fait avancer, ma confiance et moi.
Je veux continuer à vivre heureux malgré mon handicap, j’ai un entourage au top et je souhaite également retrouver très vite un travail dans lequel je puisse m’épanouir, toujours en restant positif.
L’entourage est très important, précieux, c'est aussi grâce à eux que je suis debout. Je ne veux pas décevoir ces personnes qui m’aident et m’encouragent à rester fort mentalement et physiquement.
Tu sembles aimer le projet J E A N N E ! On peut savoir pourquoi ?
Pour moi, il n'y a pas de différence entre homme et femme. Je suis content quand je vois des femmes comme Sirikit avoir leur propre restaurant. Je n'ai jamais eu de problème en tant que salarié si ma chef était une femme. Les femmes devraient avoir autant de droits que nous (voir plus, car dans la vie de tous les jours, elles en font plus que nous, il faut dire la vérité !). Ça me paraît tellement fou de faire des différences... nous sommes en 2020, il faut quand même avancer et arrêter de vivre dans le passé !
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